Brigitte Sillard
Chant des nuages
Dans la lignée de ses créations « Il n’y a plus rien à voir » et « Début du geste du semeur », l’installation de Brigitte Sillard « Chant des nuages » utilise le miroir et poursuit le geste du semeur. Les 20 miroirs sont disposés en demi-cercle, l’oeuvre faisant ainsi bouclier et jouant avec nous en face à face. Les doubles miroirs en recto verso sont installés dans cette immense prairie du parc d’Ar Milin’ qui s’ouvre pour la première année aux visiteurs. Brigitte l’inaugure donc avec « Chant de nuages » et nous questionne. Reflet de nos vies ? Pas seulement car notre regard doit aller devant puis derrière et continuer de haut en bas.
Comme cette idée de boucliers prophètes que la plasticienne développe depuis deux ans, à travers des techniques mixtes dans ses différentes interventions.
« Symboliquement, à travers ces boucliers, je désigne ce qui peut et doit nous protéger à l’heure des grandes menaces : environnement dégradé, pollution galopante, misère des hommes… Je vois donc dans ces boucliers ce qui doit protéger la nature et nous-mêmes – impossibles à dissocier – de nos propres excès. Mais ces boucliers doivent être aussi comme des « prophètes ». Nous faisant prendre la mesure des tragédies qui se trament, ils annoncent et proclament hautement les temps nouveaux. » Le message est plutôt positif. Chacune de ses créations dialogue, car il s’agit d’une même histoire en plusieurs temps et différents mouvements qu’elle écrit. Et on reconnaît bien là son parcours d’ethnologue, préhistorienne.