Jean-Michel Caillebotte

> Installation dans le Parc Ar Milin’

Sculpteur, scénographe et plasticien, Jean-Michel Caillebotte se passionne pour la poésie du mouvement à travers des collaborations variées avec le théâtre, l’urbanisme et l’architecture. Son art tisse des liens entre des univers distincts, des mondes qui, habituellement, ne se rencontrent pas. Créant des œuvres qui invitent au partage, à l’émotion, à la surprise… Il expose ses créations monumentales aux Champs Libres à Rennes et à la Villette à Paris. En 2016, il réalise « The Garden of Whispers » pour Hans Op de Beek au cloître des Jacobins de Toulouse. Pendant quatorze ans, il travaille aux côtés de Jean-Luc Courcoult et de la compagnie Royal de Luxe sur les célèbres géants. Sa dernière œuvre, « NiDS », présentée en 2024 à Rennes dans le cadre des Tombées de la Nuit, interroge les migrations animales et humaines.

LA BÊTE

Une sculpture mécanique monumental qui ne se laisse pas enfermer dans une seule lecture. À la croisée de l’art brut et de la machinerie agricole, cette créature s’offre au public dans une posture d’étrangeté assumée. D’un côté la fascination pour l’animal mythique et de l’autre la peur qu’il suscite, entre notre volonté de contrôle et notre désir secret de renouer avec une nature indomptée. Les visiteurs sont invités à réveiller cette créature dormante. En l’actionnant ils entrent dans un dialogue direct avec cette figure ancestrale, ce symbole d’une nature que l’homme a toujours cherché à dompter. La Bête devient un miroir : celui de notre relation ambivalente entre divinités, symbole et force sauvage. Face à la domestication de nos paysages, à la virtualisation de nos rapports au vivant, elle surgit comme un rappel, brut, frontal, un retour poétique de l’étrange au cœur de notre quotidien. Accepter de la toucher, la manipuler, la faire vivre, c’est aussi accepter une part de nous-mêmes, cette part animale que nos sociétés modernes tentent d’éloigner, mais qui, comme La Bête, finit toujours par refaire surface. Une œuvre à expérimenter autant qu’à observer.