Prisca Cosnier
Avoir les pieds sur terre est très relatif, comme ressentir la terre tourner sous nos pieds. Dans l’espace, le haut peut tomber en bas, ou bien le bas peut “détomber” en haut (selon la logique shadok), la droite peut virer à gauche, le proche et le lointain peuvent se télescoper dans la courbure de l’univers, et caetera. Bref, notre rapport à l’espace reste strictement subjectif ; il varie selon l’observateur et sa vision du monde.
La construction “miroirique” installée dans le Parc d’Ar Milin, vis-à-vis du jardin d’eau, nous replonge dans cette réalité où “tout change, rien n’est stable” pour reprendre une célèbre pensée d’Héraclite. Elle ouvre sur une perspective kaléïdoscopique dépaysante, qui chamboule la perception du lieu, et mêle la mobilité des images naturelles (l’eau, le ciel, la lumière), qui
ricochent entre les miroirs angulaires. Elle est temporaire, provisoire ; l’esthétique de la structure d’enveloppe exprime aussi la notion d’oeuvre en chantier, en devenir, en lien avec celle d’entreprendre, étayer, échafauder des projets entre l’Art et l’Entreprise.
*Le titre de l’oeuvre “Spaceland” est un clin-d’oeil au roman-fiction d’ Edwin A. Abott, Flatland (1884). Téléchargement www.livrespourtous.com